Bonjour, je m’appelle Cathia. Je suis une survivante.

Cela faisait une semaine que j’avais des menstruations très abondantes. Je savais que c’était dû aux fibromes que j’avais depuis des années. À l’aube du 14 juin 2017, durant ma semaine de vacances, je perdais beaucoup de sang (de gros caillots). Mon instinct me disait que ce n’était pas normal.  J’étais devenue très pâle. J’avais beaucoup de vergetures sur les jambes, mes cheveux tombaient en quantité à chaque fois que je me peignais. Pour finir, ma vision était très trouble et je me sentais plus fatiguée qu’à l’habitude.

Le 14 juin 2017, en pleine nuit, je me suis assise sur le bord de mon lit et je ne sais pas pour quelle raison, j’ai senti une force me pousser à me mettre debout. C’est alors que je me suis habillée et j’ai pris la route pour l’hôpital de St-Mary.

Ayant une amie qui travaille dans cet hôpital de nuit, je l’ai contactée afin de la mettre au courant de ma situation.  Arrivée à l’urgence de l’hôpital, l’infirmière de garde a pris ma pression. Pendant que j’étais allongée dans une des salles de consultation de l’urgence, sept médecins différents sont venus me voir pour me questionner sur mon état de santé.  J’ai commencé à m’imaginer les mauvaises nouvelles que ces médecins allaient m’annoncer.

Mon amie est allée voir l’infirmière afin d’en savoir plus sur mon état de santé. Au lieu de répondre, cette dernière s’est mise à lui poser des questions à mon sujet, lui demandant si je me levais chaque matin, si j’allais travailler et que je menais une vie normale comme tout le monde. Mon amie lui répondit que oui, alors l’infirmière lui expliqua que mon  taux d’hémoglobine était extrêmement bas, puis ajouta que si j’avais attendu ne serait-ce qu’une journée de plus, je serais peut-être morte.

Après leur diagnostic, les médecins ont décidé qu’il était urgent que je subisse une opération afin d’enlever les fibromes, mais au vu de la baisse importante de mes globules sanguins, il était trop risqué de m’opérer dans cet état. Ils décidèrent de me faire une transfusion sanguine et de me mettre sous observation afin de régulariser mon taux de globules.

Après avoir passé la nuit et la journée à l’urgence, j’ai eu mon congé de l’hôpital et une vingtaine de médicaments à prendre par jour afin de stabiliser mes pertes sanguines et ce, en attendant d’être opérée. En dépit de l’urgence de mon état, j’ai été mise sur une liste d’attente pour une chirurgie.

Pendant ce temps, les échographies réalisées ont détecté 6 fibromes de 10 cm chacun et un kyste du côté gauche, au bas de mon ventre.

Après quelques semaines d’attente, l’hôpital m’a contactée pour m’informer que la chirurgie aurait lieu le 25 juillet à 12h30.  J’ai décidé d’avoir une hystérectomie (l’ablation de l’utérus) en dépit des conseils de mon gynécologue qui insistait sur le fait que j’étais encore jeune et que je pouvais avoir des enfants.  Je pense que sur le coup, j’ai laissé la peur m’envahir et je ne voulais rien entendre. J’ai dit non et j’ai exigé qu’il fasse l’ablation de l’utérus. Mon médecin m’expliqua que l’opération durerait deux heures maximum et que le lendemain, j’aurais mon congé de l’hôpital suivi d’une convalescence. Le jour de mon opération,  je saluai mes proches et ajoutai : “À dans deux heures!”

Lorsque j’ai ouvert les yeux, dans la salle de réveil,  j’ai regardé l’heure avec surprise. Il était 20h! L’infirmière m’a dit bonjour et on m’a conduite à ma chambre. En me voyant, mes proches avaient une expression de soulagement, après des heures d’inquiétude sans nouvelles.

Une fois installée dans ma chambre, j’avais des écoulements urinaires. Les points de suture de ma vessie étaient déchirés car pas assez serrés.  Au lieu d’uriner dans la sonde, j’avais de l’urine qui s’écoulait de la couture. Une docteure de garde est venue me recoudre comme une couturière venant faire des retouches sur un habit. Ouf!

Suite à mon opération, trois jours passent sans que j’aie de nouvelles de mon gynécologue pour le suivi. Finalement, après une semaine jour pour jour, mon chirurgien s’est présenté afin de m’expliquer comment s’était déroulée mon opération. Il débuta en me disant : “Madame, je n’ai jamais eu à subir une opération aussi compliquée que la vôtre!” Il poursuit. “Durant l’opération, il y avait tellement de fibromes dans votre ventre que ceux-ci avaient fait un trou dans votre vessie” dit-il.  De plus, il ne trouvait pas mon utérus. Je n’ai jamais su qu’un utérus pouvait se déplacer. J’ai toujours pensé que tout était relié. Le chirurgien me précisa que finalement il avait pu localiser mon utérus sous mon sein droit et qu’après l’opération, je n’arrivais pas à me réveiller. OMG! Je ne comprenais pas ce que ce médecin me racontait. Pour moi, il m’expliquait le scénario d’un film d’horreur sortit au cinéma. Il m’était impossible de trouver une logique à ses propos. Pour conclure, le chirurgien, me dit que tout était revenu à la normal, que tout irait mieux pour moi et que j’étais comme neuve. Je le remerciais. Il me souhaita un prompt rétablissement et me signifia mon congé de l’hôpital.

Voilà mon expérience avec les fibromes! Je me considère comme une survivante. Maintenant, je vais très bien par la grâce de Dieu. 

J’espère que mon témoignage pourra informer les femmes de l’importance d’écouter son corps, d’apporter une attention aux changements inhabituels qui apparaissent subitement ou graduellement dans leur corps.  Au moindre doute, mesdames, de grâce, allez consulter un médecin, car, mieux vaut prévenir que guérir.

Je veux remercier l’organisation Vivre 100 fibromes qui informe, sensibilise et donne des ressources aux femmes qui vivent avec ce fléau qui touche tellement de femmes dans le monde. Bonne continuité!

Cathia 

La survivante