1. En quelques mots, qui êtes-vous ? Quel est le parcours qui vous a mené jusqu’à la promotion d’un traitement novateur des fibromes utérins ?

    J’ai 41 ans, j’habite en France, je suis le papa de 2 filles de 13 ans (oui, des jumelles ;-) et un entrepreneur multirécidiviste.
    Après une carrière dans un groupe pharmaceutique international je me suis lancé, il y a bientôt 9 ans, dans la grande aventure de l’entreprenariat. Les sociétés que j’ai créées sont toutes en relation avec le secteur médical : simulation médicale à visée pédagogique, logiciels et impression 3D, etc.Il y a 18 mois une de mes connaissances, le Pr. Philippe DESCAMPS qui est professeur de gynécologie, m’a présenté la technologie des ultrasons focalisés de haute-intensité (HIFU) et son application dans le traitement des fibromes utérins. Il l’avait lui-même découvert à la faveur d’un échange universitaire avec un hôpital chinois. Il m’a alors expliqué comment cette technologie avait révolutionné la prise en charge du fibrome en Asie et dans certains pays européens et comment elle lui semblait répondre un manque dans la stratégie thérapeutique des professionnels de santé.Intrigué, j’ai effectué mes recherches et ai immédiatement été frappé par 3 aspects :
    – Les avantages cliniques de la technologie HIFU pour traiter cette pathologie
    – Le fait que les fibromes utérins soient un problème de santé publique majeur et pourtant méconnu en tant que tel. Ce traitement par HIFU peut donc potentiellement soulager et améliorer la qualité de vie d’1 femme sur 10 !
    – Le fait que cette technologie offre une possibilité thérapeutique à des femmes en errance médicale depuis des mois voire des annéesLa mission était trop importante pour ne pas être menée et c’est donc en juillet 2019 que j’ai créé une nouvelle société – Twin Healthcare – dédiée à la promotion et à la distribution de ces systèmes dans les pays francophones.
  2. Quel est le principe de fonctionnement des HIFU sur les fibromes ?
    L’anagramme HIFU vient de High Intensity Focused Ultrasound soit littéralement des Ultrasons Focalisés de Haute Intensité. Lors d’une séance de traitement, la patiente s’allonge sur la table qui présente une ouverture au niveau de l’abdomen. Dans cette ouverture se trouve un élément appelé « transducteur » et qui a une forme de grande soucoupe. C’est lui va émettre des ondes (ultra)sonores qui vont toutes venir se concentrer (ou se focaliser) en 1 point du fibrome désigné par le médecin. Les ondes se propagent à travers la peau et les organes sans provoquer aucune réaction. Mais dès lors qu’elle se rejoignent et concentrent leurs énergies, elles provoquent une augmentation brutale de la température sur quelques millimètres cube. Cet effet thermique détruit les cellules visées dans le fibrome et coagule ses vaisseaux sanguins pour provoquer sa destruction.Pour mettre en images ces explications, j’invite vos lectrices à consulter cette vidéo de démonstration : https://vimeo.com/354672088
  3. Quels sont les avantages d’un traitement des fibromes utérins par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) ?
    Au-delà bien sûr de son efficacité à améliorer la qualité de vie des patientes (hémorragies, douleurs, etc.) on peut classer les avantages des HIFU en 3 catégories.Le traitement est non-invasif et non-chirurgical.
    Il fonctionne grâce à l’émission d’ondes et ne nécessite aucune incision ni ablation d’organe. On évite ainsi toutes les complications possibles liées à la chirurgie et à l’anesthésie générale ainsi que les douleurs post-opératoires.
    Le bénéfice est également cosmétique puisqu’il n’y a plus de cicatrices. La littérature scientifique mondiale montre sans ambiguïté que cette thérapie est compatible avec un désir de grossesse. Les femmes qui envisagent d’avoir des enfants ont donc une nouvelle alternative thérapeutique à la chimie ou à la chirurgie.La facilité de la procédure et de ses suites.
    Il est tout d’abord à noter que la procédure est réalisée en ambulatoire c’est-à-dire que l’on entre à l’hôpital le matin et en sort l’après-midi même.
    Il n’y a pas d’anesthésie générale. La patiente est sous simple sédation, consciente et elle participe activement au traitement en échange avec le médecin sur ses ressentis.
    L’absence ou le peu de douleurs permet de reprendre une vie normale le lendemain voire le surlendemain. Alors qu’il faut prévoir de s’arrêter 15 à 20 jours lorsque l’on subit une embolisation et 30 à 45 jours avec une chirurgie.

    Enfin, il est à noter que l’on peut répéter l’intervention si de nouveaux fibromes devaient être traités.

  4. Est-ce que toutes les femmes peuvent bénéficier de ce type d’intervention ? Si non, quels sont les critères d’admissibilité ?
    Comme pour tout traitement médical il existe bien sûr des critères d’exclusion : une taille ou un nombre de fibromes trop importants, une obésité sévère ou des cicatrices abdominales (pas celles des césariennes). Par ailleurs, dans le cas de fibromes intra-cavitaires (dits sous-muqueux) le traitement de référence reste indéniablement l’ablation réalisée sous hystéroscopie.
  5. Est-ce que cette technique a fait ses preuves ? À quoi peut s’attendre une femme après l’intervention, c’est-à-dire quels sont les résultats attendus ?
    Cette technique n’est pas nouvelle, elle n’est juste pas (encore) arrivée jusqu’à nous.
    La technologie que nous proposons est utilisée depuis plus de 20 ans et sa littérature scientifique s’appuie sur plus d’une centaine de publications internationales. Sa légitimité est un non-débat et une évidence. Concernant les résultats attendus, le traitement permet en premier lieu une amélioration significative de la qualité de vie en diminuant la fréquence et la sévérité des symptômes (hémorragies, douleurs, lourdeur, etc.) et son action va progresser avec le temps. Les maux et symptômes des fibromes traités continuent de décroitre même après plusieurs mois/années. La seconde attente en termes de résultat clinique démontré est une préservation de la fertilité où, là encore, la littérature est probante.
    Concernant une possible « amélioration », les preuves scientifiques n’ont pas été établies à ce jour. Cependant les experts comme le Dr. Jordi RODRIGUEZ en Espagne a obtenu des résultats encourageants dans ce sens.
  6. Est-ce une intervention douloureuse ? Combien de temps dure-t-elle ? Quelle est la préparation pré-traitement ?
    Non car durant l’intervention la patiente a un rôle actif et important pour le bon déroulement de celle-ci. Elle fait part de ses éventuels ressentis et gênes pour que le médecin puisse corriger et adapter son geste.En moyenne, une séance de traitement dure 90 minutes.
  7. Quelle est la différence entre les Hifu guidés par IRM et ceux guidés par échographie ?
    Cliniquement, il n’y en a pas. La différence réside dans leur potentiel à être massivement accessible aux femmes.Par le passé de nombreux centres hospitaliers ont tenté de développer le traitement des fibromes par HIFU guidés par IRM (MRgHIFU) mais la technique n’a jamais réussi à s’imposer. Plusieurs raisons expliquent cet échec : le guidage mobilise l’appareil d’IRM qui est d’ores et déjà saturé avec son activité courante. D’autant que la procédure dans ce cas dure en moyenne 4 heures. Par ailleurs, l’acte ne peut ici être réalisé que par un médecin radiologue dont la pénurie est bien connue. Ce type guidage fait donc face à 2 limites : l’accès à la machine et au professionnel de santé.Les HIFU guidés par échographie (USgHIFU) sont eux sont réalisés sur des systèmes dédiés et donc pleinement disponibles pour le traitement des nombreuses patientes.Enfin ce type de guidage peut être réalisé par tout médecin spécialiste de l’imagerie de la femme : les radiologues bien sûr mais également les gynécologues ce qui augmentent considérablement le nombre de professionnels de santé possibles pour réaliser le traitement.
  8. Y’a-t-il des effets indésirables liés à cette technologie ?
    La sécurité est un autre avantage en faveur du traitement des fibromes par HIFU. Le seul « évènement majeur indésirable » observé est une brulure cutanée dans seulement 0,06% des cas.Pour rappel, le taux de complication en chirurgie est de 12% avec des évènements plus sérieux qu’une brulure.
  9. Quand ce traitement n’est pas couvert par une assurance, combien pouvons-nous nous attendre à débourser pour le recevoir ?
    Aujourd’hui les cliniques privées proposent cette intervention à un tarif variant entre 3000 et 5000 $ suivant la région du monde où l’on se trouve.
  10. Pour terminer, pouvez-vous nous en dire plus sur « HIFU Fibrome » ?
    Avec plaisir! « Hifu Fibrome » est un canal d’information que nous avons lancé à destination du grand public. Son objectif est d’informer les patientes et plus généralement les femmes sur cette option thérapeutique. On y discute plus globalement de la pathologie du fibrome utérin et de la cause féministe. Des sujets que toute l’équipe tient particulièrement à cœur.

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