Mythes et réalités : ce qu’on vous a dit sur les fibromes (et ce qui est vrai)

Les fibromes utérins entourent de nombreuses croyances et idées reçues qui peuvent générer inquiétude et confusion. Pourtant, cette pathologie touche une femme sur quatre entre 40 et 50 ans, et près d’une sur deux après 50 ans. Il est temps de démêler le vrai du faux pour mieux comprendre cette condition gynécologique courante.

Qu’est-ce qu’un fibrome utérin exactement ?

Avant de déconstruire les mythes, commençons par les faits : les fibromes utérins, aussi appelés léiomyomes, sont des tumeurs bénignes qui se développent dans le muscle lisse de l’utérus. Le terme « tumeur » peut faire peur, mais rappelons-le : ces excroissances ne sont pas cancéreuses.

Mythe n°1 : « Les fibromes rendent toujours infertile »

❌ FAUX

C’est probablement l’idée reçue la plus répandue et la plus anxiogène. La réalité est beaucoup plus nuancée : de nombreuses femmes porteuses de fibromes peuvent concevoir et mener une grossesse à terme sans problème.

Seuls certains fibromes, selon leur localisation, peuvent affecter la fertilité. Il s’agit principalement de ceux situés à l’intérieur de la cavité utérine ou ceux qui bloquent les trompes de Fallope. La position du fibrome compte bien plus que sa simple présence.

Mythe n°2 : « Tous les fibromes doivent être opérés »

❌ FAUX

Contrairement à ce que beaucoup pensent, tous les fibromes ne nécessitent pas une intervention chirurgicale. Beaucoup de femmes vivent avec des fibromes asymptomatiques qui ne requièrent qu’une surveillance régulière.

L’intervention n’est envisagée que lorsque :

  • Les symptômes affectent significativement la qualité de vie
  • Des saignements abondants provoquent une anémie
  • Des douleurs pelviennes importantes se manifestent
  • Une infertilité liée au fibrome est diagnostiquée
  • Des complications urinaires ou intestinales apparaissent

Mythe n°3 : « Les fibromes ne touchent que les femmes âgées »

❌ FAUX

Bien que les fibromes soient plus fréquents avec l’âge, ils peuvent apparaître dès 30 ans voir plus jeune. C’est autour de cet âge que de nombreuses femmes sont confrontées à cette pathologie pour la première fois. Toutes les femmes en âge de procréer peuvent développer des fibromes.

Mythe n°4 : « L’hystérectomie est la seule solution »

❌ FAUX

L’ablation complète de l’utérus (hystérectomie) a longtemps été le traitement standard, particulièrement en périménopause. Aujourd’hui, plusieurs alternatives existent :

  • La myomectomie (ablation du fibrome seul)
  • L’embolisation des artères utérines
  • Le traitement par radiofréquence
  • Les traitements médicamenteux pour gérer les symptômes

Ces options permettent notamment de préserver la fertilité chez les femmes ayant encore un projet parental.

Mythe n°5 : « Les fibromes sont causés par le stress ou l’alimentation »

⚠️ PARTIELLEMENT FAUX

Les causes des fibromes sont multifactorielles et complexes. Si l’alimentation et le mode de vie peuvent jouer un rôle, ils ne sont pas les seuls coupables. Les facteurs scientifiquement établis incluent :

Facteurs hormonaux : Les œstrogènes et la progestérone, qui stimulent la muqueuse utérine, semblent favoriser la croissance des fibromes.

Prédisposition génétique : Les antécédents familiaux constituent le facteur de risque le plus important. Si votre mère, sœur ou grand-mère a eu des fibromes, vous avez plus de risques d’en développer.

Facteurs ethniques : Les femmes d’origine africaine et antillaise développent des fibromes plus jeunes et avec un taux de récidive plus élevé.

Autres facteurs : L’obésité, la nulliparité (absence de grossesse), les premières règles précoces peuvent également influencer leur apparition.

Mythe n°6 : « Les fibromes sont cancéreux ou peuvent le devenir »

❌ FAUX

Les fibromes utérins sont des tumeurs bénignes et ne se transforment quasiment jamais en cancer. Le risque qu’un fibrome devienne malin est extrêmement rare. Cette confusion vient du terme « tumeur » qui, dans l’imaginaire collectif, est associé au cancer, alors qu’il désigne simplement une croissance anormale de tissus.

Mythe n°7 : « Les fibromes provoquent toujours des symptômes »

❌ FAUX

De nombreux fibromes sont asymptomatiques et découverts fortuitement lors d’un examen gynécologique ou d’une échographie réalisée pour une autre raison. Quand des symptômes apparaissent, ils peuvent inclure :

  • Des saignements menstruels abondants ou prolongés
  • Des douleurs pelviennes ou une sensation de pression
  • Des problèmes urinaires (envies fréquentes)
  • Des douleurs pendant les rapports sexuels
  • Des symptômes intestinaux dans certains cas

Mais l’absence de symptômes ne signifie pas l’absence de fibromes.

La réalité : une approche personnalisée

La vérité sur les fibromes, c’est qu’il n’y a pas de vérité universelle. Chaque femme, chaque fibrome, chaque situation est unique. La taille, le nombre, la localisation des fibromes, ainsi que les symptômes ressentis et le projet de vie de la patiente déterminent la prise en charge appropriée.

En conclusion : brisons le silence

Les fibromes utérins touchent une proportion significative de femmes, pourtant ils restent entourés de tabous et de désinformation. Comprendre cette pathologie, c’est se donner les moyens de mieux vivre avec ou de prendre des décisions éclairées concernant son traitement.

Si vous pensez avoir des fibromes ou si vous en avez déjà été diagnostiquée, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé voir deux pour une évaluation personnalisée. Les avancées médicales offrent aujourd’hui des options variées qui peuvent considérablement améliorer votre qualité de vie.