Ils sont littéralement partout.

Ils sont dans nos produits d’hygiène, nos cosmétiques, nos protections menstruelles jetables, nos contraceptifs hormonaux.

Ils se trouvent aussi dans les contenants et les jouets de plastique, le téflon, nos produits ménagers.

Ils sont dans les aliments transformés ainsi que dans les fruits et légumes non biologiques que l’on consomme.

Ils sont même fabriqués par notre propre corps, lorsque le stress devient chronique et que le cortisol, notre principale hormone du stress, s’emballe, perturbant ainsi toute la chaîne endocrinienne.

Ce sont les perturbateurs endocriniens! Et oui, cet ensemble de produits chimiques qui perturbent la fonction normale de nos hormones naturelles en les imitant, en se fixant ou en bloquant les récepteurs hormonaux, créant ainsi de la confusion et des signaux contradictoires. Comme le corps ne comprend plus, il se dérègle en commençant par les organes et les systèmes les plus sensibles, soit reproducteur, nerveux et immunitaire.

On les retrouve aussi souvent sous l’appellation xéno-oestrogènes, cette classe qui agit comme nos propres oestrogènes, une hormone qui, dans sa forme naturelle, est essentielle à notre santé menstruelle et sexuelle mais aussi mentale, osseuse et sanguine.

Ce sont donc sans surprise ces xéno-oestrogènes qui contribuent principalement à l’excès ou la dominance d’oestrogènes dans notre corps. Leur accumulation exacerbe les risques de développer des maladies inflammatoires telles l’endométriose et/ou des conditions gynécologiques telles les fibromes utérins, le syndrome des ovaires polykystiques, l’infertilité ou les fausses couches, la puberté précoce, les menstruations abondantes et/ou douloureuses ainsi que les cancers du sein et de l’utérus.

Maintenant, concrètement, comment peut-on réduire son exposition?

En allégeant son mode de vie :

  • En gérant son stress et en prenant le temps de faire le calme en soi chaque jour (respiration, méditation, relaxation)
  • En protégeant et en honorant son énergie (autosoins)
  • En demandant de l’aide
  • En planifiant ses repas et ses activités en respectant les phases de son cycle menstruel
  • En privilégiant la méthode sympto-thermique aux contraceptifs hormonaux

Par le choix des aliments que l’on mange :

  • En pelant les fruits et légumes non biologiques et/ou en les lavant/brossant bien
  • En limitant au maximum sa consommation de sucre raffiné et d’aliments transformés
  • En choisissant autant que possible des aliments biologiques, incluant les viandes et des produits laitiers
  • En réduisant voire en cessant sa consommation de produits laitiers, même biologiques
  • En consommant idéalement d’une à deux tasses de légumes amers (arugula, chicorée, pissenlit, radicchio, endive) et des brassicacées crus ou légèrement cuits à la vapeur (chou, chou-fleur, brocoli, chou de Bruxelles) par repas. Ils sont remplis d’indole-3-carbinol qui transformeraient les xéno-oestrogènes en bons œstrogènes, tout en désactivant ceux qui sont responsables des cancers hormono-dépendants
  • En ajoutant d’une à deux cuillères à soupe de graines de lin par jour à ses smoothie, céréales, soupe ou salade, un super phytoestrogène, oméga 3 et probiotique qui agit comme anti-oestrogène et qui optimise l’élimination des hormones usées
  • En ajoutant aussi des algues à son alimentation. Elles sont des régulatrices des oestrogènes
  • En filtrant l’eau potable du robinet

Par la matière des contenants que l’on choisit :

  • En réduisant au maximum l’utilisation du plastique, incluant la pellicule plastique
  • En n’utilisant aucun récipient en plastique pour la cuisson au micro-ondes
  • En ne plaçant pas les contenants en plastique au soleil ni au congélateur (particulièrement les bouteilles d’eau)
  • En privilégiant l’utilisation des plats de verre ou de céramique pour conserver ses aliments

Par les produits ménagers que l’on utilise chez soi :

  • En utilisant des produits de lessive et de nettoyage biodégradables (pour remplacer les produits ménagers, je suis une fan du vinaigre blanc dilué dans l’eau 1 : 4)
  • En choisissant des produits sans chlore et en papier écrus ( filtres à café, protections menstruelles, papier hygiénique, essuie-tout)

Par les produits de santé et de beauté que l’on favorise :

  • En évitant les crèmes et les cosmétiques contenant des produits chimiques tels que les parabènes
  • En utilisant des parfums à base naturelle (les huiles essentielles sont une belle option)
  • En utilisant des savons et des dentifrices naturels

Par où commencer?

Il n’existe à mon avis aucune meilleure formule que celle de la bienveillance et de la douceur envers soi. Nous vivons dans une société qui valorise beaucoup l’énergie masculine, la productivité, la performance. On cherche a performer même dans notre bien-être, ce qui engendre du stress… Un des principaux perturbateurs endocriniens. Sans bienveillance, on ne s’en sort pas!

Se donner du temps donc. S’ajuster. Choisir un ou de petits changements à implanter progressivement, avec auto-compassion et gentillesse. Par exemple, on peut choisir une action à adopter par semaine et/ou de remplacer les produits d’hygiène et ménagers par des produits naturels au fur et à mesure.

Puis, s’encourager lorsque des changements se manifestent et s’installent. Parce que chaque petit geste, même mini mini, compte.

Mais par-dessus tout, adopter de nouveaux choix parce que l’on sait qu’ils seront bons pour nous et nos proches. Parce que l’on sait qu’ils supporteront notre santé, notre mieux-être et notre équilibre hormonal.

Alors belle humaine, quelle sera ta première action, toi?

Par Mélanie Roy, B.A. sexologie, RYT, IAYT

Source photo : Nathalie Ruaux