Fin novembre 2015, je remarque que la partie inférieure du côté droit de mon abdomen forme une dénivellation.

Je reviens du Nord du Québec. J’ai pris mon rendez-vous avec mon médecin de famille. Oh je ne vous ai pas dit… depuis l’été 2015, j’ai remarqué que la partie inférieure du côté droit de mon abdomen formait une dénivellation, c’est-à-dire qu’il y avait une grosse bosse dure du côté droit de l’abdomen qui ressortait surtout lorsque je me couchais sur le dos. La bosse avait l’apparence d’une montagne. En fait, depuis 2013, j’ai entrepris une démarche personnelle pour prendre soins de moi et perdre du poids. C’est lorsque j’ai commencé à perdre un poids considérable et qu’il me restait que le ventre à perdre, que j’ai remarqué cette bosse. Plus je perdais du poids, plus la bosse devenait visible. Comme je suis infirmière et que j’ai des antécédents de constipation chronique, je croyais que j’étais constipée à nouveau. Mais non, ce n’était pas cela. Ensuite je me suis dit que j’avais sûrement une hernie abdominale, peut-être en raison de mes antécédents de constipation à répétition qui m’ont causés plusieurs inconforts sérieux. C’est pour ces raisons que je pris rendez-vous avec mon médecin de famille.

30 novembre 2015, mon utérus a un problème

Je vois mon médecin, nommons-le Dr P. Je lui explique la situation et mon hypothèse professionnelle qui est la suivante : hernie abdominale. Dr P. examine mon abdomen et me dit : ” je ne crois pas que qu’il y ait un problème au niveau de votre abdomen, je crois que c’est plutôt au niveau de votre utérus.” Quel fut mon étonnement! Je n’avais pas du tout envisagé, ni soupçonné qu’il pourrait y avoir quelque chose d’anormal au niveau de mon utérus. Donc, le docteur m’a prescrit une échographie pelvienne et abdominale à effectuer, soit au privé ou au public. Comme j’étais anxieuse face à cela, je ne pouvais pas attendre de savoir ce qu’il en était. J’ai donc opté pour effectuer ces examens au privé. Le 2 décembre 2015, je me rendis à la clinique de radiologie sur Henri-Bourassa pour passer les 2 échographies au coût de 175$. C’était le moins cher que j’avais trouvé en ce court laps de temps.

Lors de l’examen, la technicienne en radiologie, avant de débuter  le test, m’avise qu’en tant que technicienne, elle ne peut donner aucun diagnostic. Ensuite, elle commença l’écho. C’est long et je sens que ma vessie va exploser! 

Lors du test, elle me regarde et me pose plusieurs questions tel que : Avez-vous des problèmes au niveau des reins? Saignez-vous beaucoup lors de vos règles? Avez-vous des douleurs ou crampes abdominales? Avez-vous déjà été enceinte?” etc. À part les saignements abondants en début de règles que j’ai depuis l’arrivée de mes premières menstruations, je n’avais pas d’autres symptômes. Pour moi, c’était même normal que les saignements étaient abondants les 2-3 premiers jours, ensuite le flux menstruel devenait normal. À la fin des tests, elle me dit qu’elle va appeler le médecin pour qu’elle finisse l’examen. Comme je suis dans le domaine et que j’ai l’habitude de poser des questions aux patients, je me doutais qu’il y a quelque chose d’anormal… Mais quoi?

Le médecin en radiologie rentre dans la pièce. Une femme avec un très beau sourire, gentille et professionnelle. Elle reprend l’examen. Elle regarde l’écran de l’appareil d’échographie, elle regarde mon ventre, puis son regard se redirige sur son écran. Elle me regarde ensuite avec un air surpris et me dit : “vous êtes enceinte!” Là, je suis toute ébahie. Dans ma tête, je me dis c’est IMPOSSIBLE! Je ne suis pas la 2 ème Vierge Marie! IMPOSSIBLE! Le médecin poursuit : “Oui, vous êtes enceinte d’un fibrome de la grosseur d’un fœtus de 30 semaines!”. Elle poursuit de plus belle en me disant : “Madame, vous n’avez pas de ventre en réalité! Le ventre que vous avez, c’est le fibrome ! Sans le fibrome, vous auriez eu un ventre plat!” À ce moment là, plusieurs questionnements surviennent dans mon esprit. Vais-je pouvoir avoir des enfants? Dois-je me faire enlever l’utérus pour éliminer par ce fait même ce gros fibrome?

Je vais voir mes parents. Je suis toute abasourdie par la nouvelle. Je le leur annonce. Mes parents sont saisis d’incompréhension. Ils s’agitent ne sachant pas quoi penser. Ma mère appelle son gynécologue Dr R. et me passe le téléphone. Tout se passe vite. Je lui explique la situation. Il ne comprend pas pourquoi cela n’a pas été vu avant. Je lui explique que je n’ai pas de gynécologue. Il me dit qu’il ne prend plus de patient et n’opère plus mais il me donne le nom d’un de ses collègues (Dr K.) qui, selon lui, accepte de m’opérer malgré la grosseur de mon fibrome. Il m’avertit aussi que dans le pire des cas (question de vie ou de mort), je dois savoir qu’il y a un risque qu’une hystérectomie soit pratiquée, si c’est la seule option qu’il reste pour me sauver la vie en cas de complications graves. Il termina en me rassurant qu’en général, ce genre d’opération appelée myomectomie se déroule bien et que je pourrai avoir des enfants plus tard et que si j’ai d’autres questions, je peux l’appeler sans problèmes.

Le 3 décembre 2015, le diagnostic est posé.

Je revois mon médecin de famille qui a le rapport de radiologie en main. Il me regarde d’un air compatissant et me dit que c’est un énorme fibrome. Il me donne une copie du rapport et me fait la référence en gynécologie (avec Dr K. selon les recommandations au téléphone de Dr R.). Il me souhaite bonne chance pour la suite des choses. Oh voilà, en résumé ce que le rapport dit : «La masse palpée est un volumineux léiomyome mural à débordement sous-séreux, emplissant la cavité pelvienne et remontant jusqu’en supra-ombilical latéral droit. Les diamètres maximaux sont 14.5 x10.9×14.5 cm. Le reste de l’utérus est refoulé vers la gauche.» Ouf : ( !

28 décembre 2015, premier rendez-vous en vu de la chirurgie.

Premier rendez-vous avec Dr K. à la clinique de fertilité de l’hôpital Saint-Luc.
Médecin  peu bavard. Il passe à travers son questionnaire. Il me pose des questions sur mes antécédents médicaux. Ensuite, il regarde la copie du rapport que je lui ai apporté. Même si j’avais faxé une copie à la clinique quelques semaines avant, il semble que c’était la 1er fois qu’il en prenait connaissance. Il m’explique que vu la grosseur importante du fibrome, il doit me prescrire un médicament pour 3 mois, afin de réduire les dimensions de la masse. Le nom de ce médicament est fibristal, à prendre par la bouche, tous les jours pendant 3 mois. Pour l’instant, il ne peut pas effectuer de myomectomie par laparoscopie en raison de la grosseur du fibrome. Il faut que le fibrome soit environ à 10 cm et moins gros. À ce moment là, il était à 14.5 cm. Dr K. m’informe aussi que si le fibrome ne diminue pas assez, il va devoir pratiquer une myomectomie par LAPAROTOMIE (incision au niveau de l’abdomen) pour extraire le fibrome. Évidemment, je souhaitais ardemment qu’ils effectuent la myomectomie par laparoscopie, une intervention un peu moins invasive qu’une chirurgie où mon abdomen serait complètement ouvert!. Je me suis mise à penser aux risques de l’intervention et au type d’interventions possibles.

4 mars 2016, sous fibristal, je passe une autre échographie

À ma demande, je passe une autre échographie pelvienne à Saint-Luc pour savoir si la médication (le fibristal) fonctionne. Le médecin radiologue me dit que le fibrome a diminué, mais pas tant. Il est maintenant à environ 12. 5 cm selon le radiologue. Je suis déçue. J’espérais qu’il me dise que le fibrome mesurait maintenant 10 cm. Mais bon, je me dis que je n’ai pas fini de prendre le fibristal. Il me reste quelques jours jusqu’au 28 mars 2016 pour terminer ma médication. Après, qui sait? Je crois aux miracles…

16 mars 2016, la naturopathie m’aide

Rendez-vous à Saint-Sauveur  avec une naturopathe, hygiéniste du côlon et coach alimentaire  du nom de Mme S., nous avons discuté de mon état physique et mentale, de ce que nous pouvons faire comme traitements (hydrothérapie entre autre) et renseignements sur l’alimentation. Elle m’a également référé à une ostéopathe spécialisée en gynécologie.

12 avril 2016, ma chirurgie sera le 12 mai 2016  

La secrétaire de Dr K. m’informe que ma chirurgie sera le 12 mai 2016 et que je devrai être à l’hôpital le 11 mai 2016.  Je suis tellement contente d’avoir enfin une date pour mon opération! Mes parents sont à la fois heureux et soulagés par cette nouvelle. Je remercie Dieu pour cela et pour tout le parcours fait jusqu’à maintenant! Ouf, enfin je peux commencer à m’organiser avec mon emploi du temps (travail, paperasses, ménages, valises  pour le séjour à l’hôpital etc) en vue de la chirurgie et l’après chirurgie! J’avais quelques projets pour l’été, mais j’ai du me résoudre à ralentir le tout, si je voulais bien guérir. Uh!

En date d’aujourd’hui, je suis suivie en naturopathie, ostéopathie et mon 1er rendez-vous en acupuncture est le 19 avril 2016.

À SUIVRE…

Amicalement vôtre, Keren.